Mon séjour à Paris s'achève ce soir. C'est toujours un plaisir pour moi de venir dans la capitale, et j'aurai sans doute bien des occasions de revenir. Aujourd'hui, avant de partir, j'ai pris le temps d'aller revisiter deux musées que j'apprécie particulièrement. D'abord, je suis allé au Musée Gustave-Moreau, dans le IXe arrondissement, déjà visité l'année dernière, mais alors un peu trop rapidement. Voulu et créé par le grand peintre symboliste Gustave Moreau (1826-1898) de son vivant, ce musée abrite des pièces de l'appartement où l'artiste vécut avec ses parents, un grand atelier avec un escalier en spirale de 1895, et, bien sûr, une magnifique et très importante collection de peintures, d'aquarelles et de dessins de Moreau, l'esprit de la présentation d'origine étant scrupuleusement conservé. Parcourir l'oeuvre de Gustave Moreau, bien connu pour ses sujets allégoriques, mythologiques et historiques abordés avec un style imaginatif et très original, est toujours un enchantement. Je suis ensuite allé au musée Jacquemart-André, dans le VIIIe arrondissement, déjà visité en 2004, mais où je suis revenu avec plaisir. C'est un merveilleux musée, qui est en fait l'ancienne résidence des époux André, un hôtel particulier qui abrite aujourd'hui les oeuvres acquises par ce couple de grands collectionneurs du XIXe siècle, et notamment des peintures de Fragonard, Boucher, Chardin, Nattier, Rembrandt, Ruysdael, Botticelli, Uccello, etc. Tout simplement magnifique...
J'ai passé une excellente après-midi, à peine assombrie par le fait que j'ai été contraint de passer devant le siège de l'UMP, rue de La Boétie, en allant et en revenant du Musée Jacquemart-André, la station de métro la plus proche du musée - sur mon itinéraire - étant Miromesnil, tout près du siège du parti sarkozyste...
Du coup, je suis allé faire un dernier petit tour du côté de l'Elysée, où j'ai trouvé, vers 18h30, sous un ciel couvert de nuages gris, un peu plus de monde sur le trottoir en face du portail du palais présdentiel que lundi dernier, et un peu d'activité à l'entrée dudit palais, prélude sans doute à quelque évènement : renseignement pris sur le site Internet de la Présidence de la République, j'ai appris, après coup, qu'à 19h15, a eu lieu l'élévation, par Sarkozy, de la chanteuse Barbra Streisand (?!) au rang d'Officier de la Légion d'Honneur...
Bon, à présent, je dois y aller... ;-)
Pour finir, avant de prendre mon train de nuit habituel qui doit me ramener en Midi-Pyrénées, voici quelques nouvelles en provenance du Parti Socialiste :
Départs du Bureau national de Fabius et Strauss-Kahn, échanges acides sur les responsabilités de la défaite aux élections présidentielle et législatives, cafouillages et interrogations sur le "cabinet fantôme": un mauvais climat règne au sommet du PS.
L'échec de Ségolène Royal le 6 mai, et plus encore sa campagne bien plus personnelle que collective, ont ravivé les plaies ouvertes à l'automne dernier par sa désignation comme candidate socialiste à l'Elysée.
"Atmosphère délétère parmi les dirigeants", selon Laurent Fabius, climat "surréaliste" avec "des tensions multiples", selon un strauss-kahnien, "ça ne va pas fort", selon un emmanuelliste: le "PS a besoin de bonnes vacances" afin de "calmer ses nerfs et se mettre au travail sur le fond", selon les mots du député du Doubs Pierre Moscovici.
François Hollande est plus que jamais un premier secrétaire en fin de contrat - échéance: après les municipales de mars 2008 -, Ségolène Royal rencontre des difficultés dans l'affirmation de son leadership, le président du groupe [socialiste] à l'Assemblée nationale, Jean-Marc Ayrault, voit son autorité contestée, son élection à peine acquise.
Au moment d'analyser les causes des revers électoraux, toute critique de Mme Royal est condamnée par ses partisans. Laurent Fabius avait dénoncé mercredi chez la candidate "un triple déficit" de "présidentialité, crédibilité, collégialité". Des carences à vrai dire relevées au long de la campagne par la totalité des sondages, avec ce bémol que l'opinion impute aux "éléphants" l'isolement de Mme Royal pendant la campagne.
Selon François Rebsamen, ex-directeur de campagne de Mme Royal, ce sont là des "règlements de compte aussi partiels que partiaux"; pour des députées ségolénistes, des "déclarations hâtives et brutales".
En quittant le Bureau national (BN), M. Fabius, qui se définit désormais comme "un sage actif", et M. Strauss-Kahn entendent sortir du champ des "histoires picrocholines", selon un fabiusien - ils y seront remplacés par un proche, respectivement Guillaume Bachelay et Christophe Borgel -, tandis que le maire de Paris Bertrand Delanoë multiplie les gammes sur la "rénovation" du PS. Comme si les "écuries présidentielles" n'étaient pas mortes.
Quant à Jean-Marc Ayrault, il a voulu prendre par les cornes le taureau du "renouvellement" en annonçant la constitution d'une équipe de 22 députés qui avait tout d'un contre-gouvernement, chacun des membres étant chargé de suivre l'action d'un ministre.
Outre que ce bataillon a fait la part belle aux amis de Mme Royal, dont M. Ayrault est proche, la manière dont il a été annoncé - François Hollande était l'un des rares à avoir été consulté - a suscité un vent de fronde, les commissaires PS aux finances allant même jusqu'à imposer un autre nom pour ce secteur.
Les critiques vont bon train chez les élus socialistes non ségolénistes. "Cette initiative aurait mérité d'être concertée", lâche Henri Emmanuelli. "C'est une idée de communication", pour le jospiniste Jean Glavany, "ça ne passera pas l'été", affirme un strauss-kahnien, "ce n'est pas avec des chevau-légers que ça va pouvoir réussir", juge Michel Charasse.
François Hollande, interrogé par l'AFP, approuve "une organisation du groupe plus efficace, plus resserrée, mieux identifiée" et non, souligne-t-il, un contre-gouvernement.
Dans les réunions des instances dirigeantes, on voit désormais les ségolénistes d'un côté, les autres socialistes de l'autre, et de rares échanges entre eux, témoignage de ce qu'un membre du BN appelle "la balkanisation" du parti. "Avant de travailler ensemble, il faut le vouloir", ajoute-t-il.
(Dépêche de l'Agence France Presse [AFP], 28 juin 2007, 18h18)
Décidément, sur le chemin de la nécessaire rénovation, la route s'annonce longue et tortueuse pour le PS...
Cordialement, :-)
Hyarion, le démocrate anarcho-monarchiste.