La date fatidique du 25 décembre approche, et comme chaque année à la même époque, c'est le même cirque, chacun se devant de faire de grands sourires à autrui en disant "J'adore faire les achats de Noël, parce que Noël, c'est formidable". La réjouissance obligatoire à heure fixe, année après année, a quelque chose de fatiguant, surtout dans le contexte consumériste dans lequel évoluent nos sociétés occidentales. Certes, on peut toujours rappeler que Noël est, à la base, une fête chrétienne célébrant chaque année la naissance de Jésus de Nazareth, appelée Nativité. Sa célébration à la date du 25 décembre a été fixée assez tardivement, vers le milieu du IVe siècle, dans l'Empire romain d'Occident, principalement dans le but de substituer cette célébration chrétienne aux fêtes païennes qui étaient d'usage à l'époque, comme la fête de la renaissance du Soleil Invaincu (Sol Invictus) au moment du solstice d'hiver, ainsi que les Saturnales romaines qui avaient toutes deux lieu à la même époque au mois de décembre. Cependant, depuis cette époque, au fil des siècles, la célébration de Noël a beaucoup évolué, perdant peu à peu, dans une assez large mesure, son caractère religieux. Avec la mondialisation des échanges culturels et la laïcisation de la société en Occident, les festivités liées à Noël ont, de fait, pris progressivement un caractère profane et familial, le jour du 25 décembre devenant notamment, pour beaucoup de monde, la fête où les parents célèbrent leurs enfants en leur offrant des cadeaux (en général par l'intermédiaire symbolique du personnage du Père Noël, créé au XIXe siècle et inspiré du Saint Nicolas chrétien). Cette évolution n'est pas forcément une mauvaise chose en soi, mais le fait est néanmoins que, depuis la première moitié du XXe siècle, et chaque année un peu plus jusqu'à aujourd'hui, à l'heure de la société de consommation et du marketing permanent qui caractérisent tant notre époque, ce qui aurait pu simplement rester une fête familiale avec un fondement culturel lié à l'héritage religieux chrétien de l'Occident, est devenu sans doute, que l'on veuille ou non le reconnaître, la plus grande célébration consumériste annuelle que la Terre ait connu jusqu'à présent...
Dans un contexte pareil, que pourrai-je bien recommander comme achat de Noël, ou plus exactement comme anti-achat de Noël ? Quel serait le cadeau idéal pour prendre à rebrousse poil le fameux "esprit de Noël" tant célébré à cette époque de l'année ? A vrai dire, je recommanderai bien que l'on offre, par exemple, des paquets de neuf rouleaux de papier toilette Moltonel, papier toilette dont la douceur et la triple épaisseur sont devenues légendaires, mais je me demande si un tel anti-achat de Noël serait vraiment à la hauteur de l'enjeu, en dépit des apparences... En fait, en définitive, plus j'y pense et plus je me dis : pour un Noël congru, offrez un Cthulhu ! Oui, parfaitement, un Cthulhu ! Pour ceux, parmi mes lecteurs, qui auraient déjà oublié de quoi il s'agit, je rappelle que Cthulhu est une épouvantable créature créé par l'écrivain américain mysanthrope, maladif, raciste et asocial Howard Phillips Lovecraft (1890-1937). Cette créature est apparue pour la première fois dans une nouvelle fantastique de l'auteur, intitulée L'appel de Cthulhu (1926). Il s'agit, en fait, pour l'espèce humaine, d'une sorte de cauchemar absolu : Cthulhu est un monstre effroyable, de taille gigantesque, à l'aspect vaguement anthropoïde, à la peau squameuse, avec une tête de pieuvre, des griffes aux quatre membres et deux longues ailes sur le dos. Ce monstre est censé dormir au fond de l'océan Pacifique, dans la cité sous-marine de R'lyeh, en attendant l'heure de son terrifiant retour, à l'occasion duquel les êtres humains se rendront enfin compte, avec épouvante, à quel point ils ne sont que de petites choses insignifiantes dans un monde qu'il croyaient être le leur, et qui est en fait peuplé de créatures horribles dont l'humanité ignorait jusque-là l'existence...
Je profite de l'occasion, par ailleurs, pour signaler à ceux qui seraient curieux de connaître la première nouvelle de H. P. Lovecraft dans laquelle apparait Cthulhu, que ladite nouvelle peut être lu, traduite en français, dans un recueil de nouvelles de Lovecraft intitulé Dans l'abîme du temps, réédité chez Gallimard dans la collection "Folio SF", et qui contient les nouvelles lovecraftiennes suivantes : Dans l'abîme du temps (1934), La maison de la sorcière (1932), L'appel de Cthulhu (1926), et Les montagnes hallucinées (1931).
Saviez-vous que l'imagination de Lovecraft, d'où a jailli l'effroyable entité à tête de pieuvre appelée Cthulhu, a pu sembler par moments, bien après la mort de l'écrivain, coïncider avec une certaine réalité ? Ainsi, on sait, par exemple, que la cité sous-marine fictive de R'lyeh, où est censé se trouver Cthulhu, et que Lovecraft avait assez précisément situé dans le sud de l'océan Pacifique, à plus de 3000 km au nord des côtes de l'Antarctique - les coordonnées de latitude et de longitude du lieu étant évoquées dans la nouvelle L'appel de Cthulhu -, est censé se trouver, approximativement, dans une zone qui correspond en réalité au point Némo, le point de l'océan le plus éloigné de toute terre émergée. Or, une coïncidence veut que, durant l'été 1997, dans une zone également proche du point Némo, la National Oceanic and Atmospheric Administration (NOAA) américaine ait détecté, à plusieurs reprises, un mystérieux son d'ultra-basse fréquence, d'origine inconnue : le bloop. Bien qu'il soit censé recouper le profil audio d'une créature vivante, il n'existe aucun animal connu qui pourrait avoir produit ce son. Si c'était un animal, il serait énorme, plus grand que la baleine bleue, d'après des scientifiques qui ont étudié le phénomène. Aujourd'hui, même si l'hypothèse d'une créature marine gigantesque à l'origine du bloop n'est pas la seule hypothèse valide, le mystère demeure, le son n'ayant plus été entendu depuis 1997... Et voila qu'en 2008, autre coïncidence, un rapport du Recensement de la vie marine ("Census of Marine Life") révèle que, d'une part, les requins blancs se retrouvent toujours dans le même lieu mystérieux situé dans l'océan Pacifique où ils effectuent de nombreuses plongées en profondeur, et que, d'autre part, l'Antarctique serait le lieu d'origine de l'ancêtre... des pieuvres.
Les pieuvres viennent de l'Antarctique
L'ancêtre des pieuvres vivait dans l'Antarctique voilà 30 millions d'années et les requins blancs se retrouvent toujours dans le même lieu mystérieux du Pacifique, selon quelques-unes des découvertes citées dans le 4e rapport du Recensement de la vie marine publié dimanche [9 novembre 2008].
Ce projet international lancé en 2.000 appelé "Census of Marine Life" doit être achevé en 2010 et mobilise environ 2.000 chercheurs de 82 pays.
Le 4e rapport sera officiellement rendu public à la conférence mondiale sur le biodiversité marine devant se tenir à Valence en Espagne du 11 au 15 novembre.
"La publication du premier recensement de la vie marine en 2010 représentera une étape scientifique majeure (...) en synthétisant les connaissances de l'humanité concernant les océans", relève Ian Poiner, directeur de l'Institut australien de science marine et président du comité scientifique international du recensement marin.
Ce projet représente "le programme le plus étendu et le plus complexe jamais entrepris en biologie marine", ajoute-t-il.
Dans le cadre de leurs tâches consistant à évaluer et à expliquer la diversité et la distribution de la vie passée, présente et future dans les océans, des scientifiques ont découvert la première preuve moléculaire que nombre des espèces de pieuvres des grandes profondeurs descendent d'ancêtres communs existant encore dans l'océan Antarctique.
Les pieuvres ont commencé à migrer vers de nouveaux bassins océaniques il y a plus de 30 millions d'années quand l'Antarctique s'est refroidi et que la masse de glace formée s'est agrandie contribuant à former des courants riches en oxygène vers le nord, selon le "Marine Census".
Avec des habitats isolés et différents, de nombreuses espèces de poulpes se sont développées, certaines perdant par exemple leur sac à encre défensive, devenue inutile dans l'obscurité perpétuelle des grandes profondeurs marines.
Des observations satellitaires de requins blancs auxquels on a attaché de petites balises électroniques, ont révélé des comportements jusque-là inconnus de ces animaux. Ils nagent ainsi des milliers de kilomètres dans le Pacifique chaque hiver pour se trouver en un lieu mystérieux pendant des périodes allant jusqu'à six mois.
Dans ce lieu baptisé par ces scientifiques "le café des requins blancs" males et femelles effectuent de façon répétitive et fréquente des plongées à des profondeurs de 300 mètres qui, supputent ces biologistes, pourraient être importantes pour se nourrir ou se reproduire.
Parmi les autres découvertes mentionnées dans ce rapport, les biologistes citent de nouvelles formes de vie dont une énorme bactérie et des étoiles de mer géantes.
Ils mentionnent également une faune très riche dominée par les vers Polychète et les crevettes à 4.100 mètres de profondeur dans le champ de cheminées hydrothermales actives le plus profond connu près de la dorsale Atlantique.
Les biologistes estime qu'au-delà des 16.000 espèces de poissons déjà connues de la science, environ 4.000 autres espèces restent à découvrir dont une grande partie dans les tropiques.
Jusqu'à présent, l'"Ocean Biogeographic Information System" s'est accru pour inclure plus de 120.000 espèces marines, allant des poissons, aux crustacées en passant par les coraux et des micro-organismes.
L'expansion rapide du système de référence avec des code-barres a récemment permis de révéler un étiquetage inexacte de la composition de sushis vendus à New York et ailleurs.
Des images vidéo et des photos du 4e rapport du "Marine Census" sont accessibles à l'adresse internet suivante: www.coml.org/embargo/highlights2008
(Dépêche de l'Agence France Presse, 10 novembre 2008, 14h52)
Dans un registre plus "politique", ainsi que j'ai eu l'occasion de l'évoquer dans deux de mes précédents articles, l'un daté du 4 octobre dernier, et l'autre daté du 5 novembre, Cthulhu a été candidat à l'élection présidentielle de cette année aux Etats-Unis d'Amérique. Bien qu'étant à ses débuts prometteuse, sa candidature, on le sait, s'est finalement lamentablement crashée, quelque part au milieu de nulle part, en dépit de la vigoureuse propagande en faveur de ladite candidature qui n'a pourtant pas fait défaut sur Internet pendant la campagne électorale. Cependant, ainsi que j'ai déjà eu l'occasion de l'écrire, cette candidature de Cthulhu à la présidence des Etats-Unis n'était pas la première, et ne sera sans doute pas la dernière. Cthulhu reviendra. En attendant, pourquoi ne pas choisir comme cadeau à offrir à Noël un témoignage original du bon souvenir laissé par cette campagne électorale mémorable ? Depuis longtemps, Cthulhu a suffisemment d'admirateurs pour susciter un certain engouement populaire qui a abouti à la commercialisation de produits culturels à l'effigie de la célèbre créature à tête de pieuvre imaginée par H. P. Lovecraft. Parmi ces produits culturels, le plus emblématique et le plus attirant est sans doute le Cthulhu en peluche ("Cthulhu Plush" en anglais).
A bien y regarder, le Cthulhu en peluche est incontournable à l'heure de Noël. Du reste, comment résister à la tentation de l'acquérir lorsqu'on le voit ? Il est si mignon ! Avec ses 30 cm de long, le Cthulhu en peluche (version "medium") est d'une taille parfaitement adéquate pour faire parti de l'univers personnel de n'importe quel être humain, qu'il vive dans un appartement au coeur d'une grande ville ou dans une maison rurale isolée. Il peut, en outre, accompagner assez aisément son propriétaire lorsque celui-ci part en voyage, et ne peut, finalement, que s'imposer comme étant le compagnon idéal pour tout être humain en attendant le retour du grand Cthulhu. Pour ceux qui douteraient qu'une peluche à l'effigie de la fameuse créature à tête de pieuvre représente un véritable intérêt pratique (vous ferez probablement moins les difficiles quand le vrai Cthulhu sera de retour !), il faut savoir qu'il existe une alternative en matière d'achat de Noël : les pantoufles Cthulhu.
Plus difficiles à trouver que le Cthulhu en peluche, les pantoufles Cthulhu combleront sans doute les attentes de ceux qui désirent offrir un produit alliant l'utile à l'agréable. A titre personnel, je me permets toutefois de recommander plutôt l'achat d'un simple Cthulhu en peluche, plus accessible, bien moins susceptible d'être exposé aux mauvaises odeurs de pieds... et, surtout, bien plus mignon !
Cela dit, offrir seulement un Cthulhu en peluche serait peut-être insuffisant pour faire du Noël de 2008 un évènement absolument exceptionnel. Mais, dès lors, que choisir en plus ? J'aurai pu, par exemple, recommander l'achat de bouteilles de boisson Coca-Cola, dans leur version originale en verre, pour rendre hommage aux illustrations publicitaires mettant en scène le Père Noël consommant ladite boisson Coca-Cola, illustrations peintes de 1931 à 1964 par l'artiste américain Haddon Sundblom (1899-1976), dont on fêtera l'année prochaine le 110e anniversaire de la naissance... Mais la référence est, malgré tout, un peu datée, même si les illustrations de Sundblom restent encore dans toutes les mémoires...
Il me faut donc proposer un autre choix. A l'adorable peluche à l'effigie de la créature à tête de pieuvre créé par Lovecraft, je me permets donc d'ajouter comme achat de Noël fortement recommandé, le café Nespresso, et plus précisément des capsules de café Nespresso avec la machine à café Nespresso qui va avec... Pourquoi le café Nespresso ? Tout simplement pour remercier l'acteur américain George Clooney d'avoir si bien vanté les mérites de ce café dans les films publicitaires de Nespresso abondamment diffusés à la télévision ces derniers jours...
George Clooney avec Nespresso aujourd'hui, c'est un peu comme le Père Noël avec Coca-Cola autrefois : un gage de qualité pour une valeur sûre, ce qui doit être salué comme il se doit... en faisant chauffer la carte bleue malgré le climat glacial entretenu par la crise actuelle...
Cela me fait penser, par ailleurs, que j'ai vu au cinéma, jeudi dernier, 18 décembre, le film Burn After Reading réalisé par Ethan et Joel Coen, avec les acteurs Brad Pitt et George Clooney, et que cela m'a fait plaisir de revoir enfin ledit George Clooney dans un vrai film de cinéma - particulièrement hilarant, d'ailleurs -, après l'avoir vu et entendu si souvent, ces derniers temps, dans les films publicitaires pour le café Nespresso, dans lesquels on l'entend prononcer le fameux slogan "Nespresso. What else ?"...
Bon, maintenant, on récapitule. Pour un Noël idéal en 2008, deux cadeaux s'imposent : un Cthulhu en peluche et du café Nespresso avec la cafetière Nespresso qui va avec. C'est simple, c'est beau, ça coûte un peu cher au total (environ 20 € la peluche et... 179 € la cafetière quand même : c'est le prix de la qualité...), mais c'est très tendance... ou du moins cela devrait l'être... ;-)
Ah, oui, j'allais oublier... Pendant la nuit de Noël, il n'est pas interdit de penser à son prochain au-delà du cercle de la famille et des proches. Pensez, chers lecteurs, à l'avenir de l'espèce humaine, et songez bien que la France, en particulier, a besoin de l'effort de chacun pour donner au pays le plus de futurs contribuables possibles pour essayer de rembourser la dette nationale dans les prochaines décennies (voire les prochains siècles)... en attendant le retour de Cthulhu. Par conséquent, n'oubliez pas, si vous en avez la possibilité, d'apporter une contribution (petite ou grosse) à la perpétuation de l'espèce humaine : Noël doit assurément être la fête des enfants dans tous les sens du terme... Après tout, aujourd'hui, c'est sans doute aussi ça, "l'esprit de Noël"... ;op
Comment disent-ils déjà, chez Coca-Cola ? Ah oui, celà me revient à l'esprit, maintenant : "Enjoy"... ;op
Bon Noël à tous.
Cordialement, :-)
Hyarion.