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Choses Vues à Paris : Musées du Louvre et d'Orsay... érotiques !

par Hyarion 29 Septembre 2008, 20:34 Musées et expositions

Décidément, rien n'y fait : malgré tous mes efforts, il est bien compliqué de mettre en ligne de nouveaux articles sur le présent blog. Trop de problèmes de connection Internet, trop de contraintes techniques en tous genres, des déplacements fréquents, pas assez de temps pour faire les choses sérieusement... Bref, faire sortir, même temporairement, le présent blog de l'hibernation est difficile, et je crois que les circonstances ne peuvent que me pousser, à l'avenir, à maintenir ce blog en un relatif sommeil... Toutefois, ayant à nouveau séjourné récemment à Paris, du 18 au 24 septembre derniers, et ayant vu - ou revu - dans la capitale, et aux alentours, de forts nombreuses choses intéressantes dans des musées et des expositions, je vais essayer d'évoquer ici, dans une série d'articles, ce que j'ai pu voir, ainsi que mes impressions relatives à ces choses vues.
Tout d'abord, j'ai commencé mon séjour parisien par deux nouvelles visites, très classiques, dans deux musées fort bien connus : le Musée d'Orsay, le 18 septembre, et le Musée du Louvre, le lendemain, 19 septembre, en nocturne. Il y a bien longtemps maintenant que je fréquente ces deux prestigieux établissements culturels lorsque je suis à Paris : ma première visite au Musée du Louvre a eu lieu en octobre 1993, et ma première visite au Musée d'Orsay, elle, a eu lieu en août 1995. J'y suis retourné bien des fois depuis, et encore cette année, donc. Que voulez-vous, je ne m'en lasse pas : il y a tant de choses à y voir et à y revoir ! Du reste, en ce qui concerne le Louvre, il m'a fallu bien des visites, à plusieurs mois ou années d'intervalles, en ce début du XXIeme siècle, pour enfin atteindre l'objectif que je m'étais fixé : voir en détail toutes les oeuvres exposées... dans le seul Département des Peintures du Louvre ! Cette année encore, bien que l'objectif ait enfin été atteint lors d'une précédente visite, j'ai privilégié les peintures, même si j'ai tenu également à voir ou à revoir les oeuvres exposées dans les salles consacrées aux sculptures, aux antiquités (orientales et grecques, notamment), aux objets d'arts (notamment médiévaux), et à l'histoire du Louvre. J'ai un faible pour la peinture, tant au Louvre qu'au Musée d'Orsay, une attirance difficile à expliquer, et qui est peut-être dû à la capacité particulière des peintres à vous permettre de vous immerger dans leurs oeuvres, lorsqu'elles sont réussies... N'étant pas d'un naturel prosélyte - c'est le moins que l'on puisse dire -, je n'ai pas, en vérité, grand-chose à dire pour convaincre les gens d'aller visiter ces musées. Ma démarche de visiteur du Louvre et d'Orsay est très personnelle et mes motivations de visite ne sont pas forcément, me semble-t-il, de nature à être très convaincantes pour autrui.
Toutefois, je peux toujours suggérer à ceux qui persistent à considérer comme "barbantes" les visites dans les musées, si jamais ils consentent à mettre les pieds dans un de ces établissements culturels, d'effectuer des parcours un peu originaux... Dans ce contexte, pourquoi ne pas visiter les musées du Louvre et d'Orsay avec une thématique précise ? Et pourquoi pas celle de l'érotisme ? Le sexe est quelque-chose qui fait beaucoup vendre de nos jours : la télévision, la publicité, l'univers des médias de masses en général, sont remplis d'allusions sexuelles plus ou moins explicites. On en oublie, hélas, que l'érotisme est aussi, et surtout d'abord, une puissante source d'inspiration pour les artistes, depuis des siècles... et on aurait bien tort de sous-estimer ce fait, tant de nombreuses oeuvres d'art occidental du Louvre et d'Orsay (pour ne citer que ces deux prestigieux musées français) sont là pour prouver l'évidence du phénomène, forcément universel...
Essayons donc d'évoquer, très succintement, et sans suivre d'ordre chronologique particulier, le thème de l'érotisme à travers quelques-unes des très nombreuses oeuvres peintes que j'ai pu voir et revoir bien des fois, lors de mes visites aux musées du Louvre et d'Orsay depuis maintenant plus d'une douzaine d'années... Que l'on veuille bien pardonner à l'auteur de ses lignes de ne parler ici que des oeuvres représentant le corps féminin : ma subjectivité hétérosexuelle, en la matière, est incontournable ;-) ...


Il y a tout d'abord, pour commencer, les tableaux "classiques" que d'aucun pourrait qualifier éventuellement d'"exhibitionistes", puisqu'ils représentent en général un ou plusieurs nus féminins, dans des positions diverses, et censés illustrer un sujet inspirée de la mythologie gréco-romaine, de la littérature ancienne, ou d'un Orient particulièrement fantasmé par les artistes occidentaux. On peut ainsi trouver, dans ce registre, des nus féminins, allongés, debouts ou assis, dans des attitudes assez explicites, comme par exemple dans le célèbre tableau La Naissance de Vénus d'Alexandre Cabanel (au Musée d'Orsay), acheté par Napoléon III dès sa présentation au Salon de peinture de Paris en 1863, et représentant la déesse de l'amour Vénus/Aphrodite portée par une vague écumeuse, dont on laisse deviner à quoi elle peut bien faire allusion par rapport au récit mythologique ayant inspiré le tableau... Il existe aussi des nus féminins tout aussi suggestifs, mais avec des particularités anatomiques parfois étonnantes, notamment dans les oeuvres du peintre Jean-Auguste-Dominique Ingres, auquel Le Louvre a consacré une magnifique exposition monographique en 2006 (exposition que j'ai eu la chance de voir à l'époque), et dont les oeuvres sont réparties entre le Louvre et Orsay. On parle souvent des fameuses "trois vertèbres de trop" dans le dos de la célèbre Grande Odalisque de Ingres (au musée du Louvre), mais on peut aussi évoquer la représentation que le peintre a fait du personnage d'Angélique, figurant à l'origine dans le poème épique Roland Furieux de l'Arioste (1516) : en préparant Roger délivrant Angélique, grand tableau peint en 1819 (au Louvre), Ingres a notamment réalisé une étude d'Angélique (également au Louvre) que l'on a surnommée la "femme aux trois seins", en raison de la forme particulière du cou de la jeune femme, représentée nue, dans une attitude d'abandon désespéré...


Puisque nous parlons d'Ingres, venons-en à un de ses tableaux le plus célèbres, et parmis les plus érotiques de la peinture du XIXe siècle : je veux bien sûr parler du tableau Le Bain turc, peint en 1862, et dont le thème du harem oriental, très fantasmé, est un prétexte à la réprésentation de nombreux corps féminins nus dans des attitudes fort décontractées, la disposition des divers éléments du tableau invitant littéralement le spectateur a "entrer" dans celui-ci, avec toute "l'émotion" que l'on peut supposer... Réalisé vers la fin de la vie de l'artiste, aboutissement des recherches de l'artiste sur le corps féminin et l'exotisme ottoman, le Bain turc de Ingres incarne sans doute, en quelque sorte, l'apogée, au XIXe siècle, de ce que l'art académique a pu faire de mieux en matière de représentation érotisée du corps de la femme, Ingres étant, par ailleurs, l'héritier d'une très ancienne tradition picturale représentée, depuis la Renaissance des XVe-XVIe siècles, par de très nombreux peintres européens...


Après avoir évoqué ces tableaux "classiques", on peut ensuite aborder des thèmes plus précis à l'intérieur du thème général de l'érotisme... Les allusions au rapport sexuel proprement dit sont, de ce point de vue, souvent présentes en peinture, la position générale des corps, celui de l'homme comme celui de la femme, permettant une lecture souvent assez aisé de l'aspect érotique de l'oeuvre. C'est, par exemple, notamment le cas lorsque l'on regarde le tableau Vénus demande à Vulcain des armes pour Énée, de François Boucher (au Musée du Louvre), où le célèbre peintre du XVIIIe siècle représente, de façon assez piquante, le couple divin censé être le plus mal assorti de l'Olympe, le belle Vénus/Aphrodite et le laid Vulcain/Héphaïstos, dans une attitude où la déesse de l'amour, de la beauté et du rire, semble prête à se laisser choir de son nuage et à s'empaler sur l'épée équivoque tenu par son époux, dieu maître du feu et des volcans, marié à la plus belle des déesses, mais par ailleurs souvent trompé par son épouse volage...


De façon plus explicite, un des thèmes érotiques les plus fréquents dans la peinture occidentale est sans doute la violence sexuelle, notamment le viol lui-même, et l'image de la femme soumise sexuellement à l'homme de façon générale. La peinture occidentale, sous couvers de représentations mythologiques, historiques et/ou orientalisantes, est pleine, à cet égard, de représentations de femmes plus ou moins nues soumises à toutes sortes d'aggressions sexuelles, qu'ils soient morales ou physiques. Ainsi en est-il, par exemple, des représentations du personnage biblique de la chaste Suzanne, observée par deux notables lubriques alors que la jeune femme prend son bain, sur fond d'une histoire sordide dans laquelle Suzanne est accusée d'adultère par lesdits notables parce qu'elle a refusé de céder à leurs avances... Plusieurs peintres ont représentés ainsi Suzanne se baignant sous le regard licencieux des deux notables, notamment Théodore Chassériau, dont le tableau Suzanne au bain voisine, au Musée du Louvre, avec la Prise de Constantinople par les Croisés (12 avril 1204), dite aussi Entrée des Croisés à Constantinople (1841) de Eugène Delacroix.


Pour ce qui est des représentations du viol proprement dit, elles sont aussi nombreuses... et parfois extrêmement explicites. Un des exemples les plus remarquables de ce point de vue est celui du tableau du peintre Edgar Degas intitulé Scène de guerre au Moyen Âge, et autrefois appelé Les Malheurs de la ville d'Orléans (au Musée d'Orsay), où l'on voit des guerriers médiévaux à cheval quitter une ville livrée aux flammes, en laissant derrière eux plusieurs femmes nues, en proie à la plus grande détresse, et qui viennent très certainement de se faire violer : le sujet représenté est d'une très grande violence, le peintre ayant, par ailleurs, érotisé la représentation des femmes nues violées, ce qui renforce l'impression ambiguë et dérangeante que peut avoir le spectateur devant ce tableau très violent mais aussi très érotique...


On retrouve un peu la même sensation pleine d'ambiguïté devant le célèbre tableau La Mort de Sardanapale de Eugène Delacroix (au Musée du Louvre), librement inspiré d'un poème de Byron, où les femmes du souverain assyrien légendaire Sardanapale sont représentées plus ou moins dénudées alors qu'elles sont en train de mourir dans des conditions particulièrement violentes...


Il y a dans ses représentations de corps féminins torturés quelque-chose d'évidemment sadique, mais d'autant plus troublant que l'aspect érotique de ces représentations est très prononcée, bien que les scènes des tableaux elles-mêmes soient particulièrement épouvantables...


Cela dit, il existe aussi, en peinture, des représentations, moins nombreuses il est vrai, de femmes dans une position de domination sexuelle par rapport aux hommes. C'est par exemple le cas dans les représentations du viril héros gréco-romain Hercule/Héraclès devenu un temps un personnage efféminé, amoureusement dominée par Omphale, reine de Lydie, qui s'est emparée de la massue du héros et de sa peau de lion, tandis que Hercule, quenouille et fuseau à la main, file la laine. Une de ses représentations est l'oeuvre de François Lemoyne (au Musée du Louvre) : dans son tableau Hercule et Omphale, où l'on perçoit l'influence de la peinture vénitienne, le peintre français du XVIIIe siècle a représenté, au côté d'Hercule, une Omphale à demi-nue, la peau du lion de Némée négligemment attachée autour de la taille, tenant la massue d'Hercule de façon suggestive, la forme de l'extrémité de ladite massue n'étant pas sans évoquer celle d'une autre extrémité qui, elle, n'est pas de bois...


Si j'oubliais de compléter ce panorama par l'Origine du monde de Gustave Courbet (au Musée d'Orsay), on ne manquerait pas, je pense, de me le reprocher. Il est vrai qu'il serait difficile de l'ignorer. J'ai aperçu pour la première fois ce tableau singulier lors de ma première visite au Musée d'Orsay, en 1995, alors que ledit tableau venait tout juste de sortir de l'ombre dans laquelle ses propriétaires successifs l'avaient trop longtemps enfermé pour être enfin exposé dans un musée public. J'ai revu l'Origine du monde plusieurs fois depuis, y compris, bien entendu, lors de la récente exposition monographique itinérante consacrée à l'oeuvre de Gustave Courbet dont j'ai déjà eu l'occasion de parler dans un précédent article.


Avec ce tableau, resté longtemps confidentiel, Courbet a franchi une étape importante dans l'histoire de la représentation du nu féminin dans la peinture occidentale : en consacrant un tableau à la seule représentation d'un sexe féminin, peint de façon réaliste, et avec toute la pilosité nécessaire, il a balayé le voile de convention avec lequel composait alors la plupart des artistes de son temps lorsqu'ils peignaient l'entrejambes de leurs nus féminins, à l'instar d'un Alexandre Cabanel ou même d'un Ingres (à qui il est toutefois arrivé de représenter un sexe féminin avec sa pilosité naturelle dans une de ces études de nu). Certaines personnes ont beau encore réclamer aujourd'hui la relégation de ce tableau dans l'obscurité des réserves du Musée d'Orsay, pour que l'oeuvre ne soit plus exposée en public, la présence de l'Origine du monde dans les salles d'exposition du musée se justifie complètement, car elle constitue un élément important de l'histoire de l'art moderne occidental. L'Origine du monde est un tableau qui fait voler en éclat, sur le plan pictural, à toute une hypocrisie entretenue par le monde bourgeois du temps, qui exigeait de dissimuler l'objet de ses fantasmes derrière ce voile de convention que je viens d'évoquer. A ce titre, l'oeuvre de Courbet illustre une évolution dans l'histoire de la peinture de nu : désormais, les prétextes mythologiques ou orientalisants ne sont plus obligatoires pour peindre des oeuvres fortement teintées d'érotisme, et, au delà de la seule Origine du monde, ce sont tous les nus féminins peints par Courbet (nus féminins qui, à l'époque, ont parfois fait scandale, Napoléon III ayant même cravaché son tableau Les Baigneuses au Salon de 1853) qui incarnent ce changement dans la représentation du corps en peinture...


On pourra peut-être me faire remarquer que Gustave Courbet n'a pas été le seul a révolutionner la représentation du nu féminin en peinture au XIXe siècle, et on aura sans doute raison. Si le réaliste Courbet a pu faire office de pionnier dans les années 1850, à sa suite, le futur impressionniste Edouard Manet, par exemple, avec son tableau Olympia (au Musée d'Orsay), représentant une prostituée moderne allongée nue sur un lit, tableau qui fit scandale au Salon de 1863 (celui-là même où la Naissance de Vénus de Cabanel a été si apprécié par Napoléon III en personne), a lui aussi participé, à sa manière, à cette évolution. Mais à bien y regarder, ne peut-on trouver trace dans les époques antérieures de représentations érotiques du corps féminin dépourvues de véritables prétextes mythologiques ou orientalisants ? En vérité, pour s'en convaincre, il suffit de regarder deux petits tableaux libertins du XVIIIe siècle, peints par Fragonard (au Musée du Louvre), dont l'un est le pendant de l'autre : l'un, intitulé La Chemise enlevée, représente une jeune femme déshabillée sur un lit par un amour (c'est-à-dire un angelot), et l'autre, intitulé Le Feu aux poudres, représente une jeune femme à demi-nue, endormie sur un lit, et dont les seins et les parties intimes sont dévoilées et éclairées par des amours... Assurément, Courbet ne pouvait méconnaître l'oeuvre de Fragonard...


On le voit bien, le thème de l'érotisme, au delà d'un évident plaisir des yeux (il faut tout de même être honnête !), constitue, finalement, un bon fil rouge, parmi beaucoup d'autres, pour explorer les collections des Musées du Louvre et d'Orsay. Le hasard a fait que j'ai essentiellement évoqué ici des oeuvres du XVIIIe et du XIXe siècles, et que ce sont toutes des oeuvres peintes par des artistes français, mais il est bien évident que je n'ai fait qu'évoquer une toute petite partie de ce qu'il y a à découvrir ou redécouvrir au Louvre et à Orsay : les peintres italiens, ceux des écoles du Nord (Flandres, Pays-Bas, etc.), et d'autres peintres français, du XVIe au XIXe siècles, ont réalisées quantité d'oeuvres peintes chargées d'érotisme, dans beaucoup se trouvent au Musée du Louvre (dont les collections couvrent plusieurs siècles d'histoire de la peinture, du Moyen Age jusqu'au milieu du XIXe siècle environ), et d'autres au Musée d'Orsay (ce dernier étant consacré aux oeuvres d'arts de la seconde moitié du XIXe siècle et du début du XXe siècle). Et je ne parle même pas des sculptures exposées dans ces deux musées, dont bon nombre sont des oeuvres éminemment érotiques, qui pour certaines, au Louvre, remontent à l'Antiquité gréco-romaine...

Dans un prochain article, j'essaierai de vous parler de ce que j'ai vu à Paris à l'occasion des Journées du Patrimoine des 20 et 21 septembre derniers, à savoir deux lieux de pouvoir : le palais de l'Elysée et l'Assemblée Nationale.

Cordialement, :-)

Hyarion.

 

 

 

(Illustrations : Jupiter et Antiope, huile sur toile [1851] par Jean Auguste Dominique Ingres, Paris, Musée d'Orsay ; La Naissance de Vénus, huile sur toile [1863] par Alexandre Cabanel, Paris, Musée d'Orsay ; Angélique, huile sur toile [vers 1819] par Jean Auguste Dominique Ingres, Paris, Musée du Louvre ; Le Bain turc, huile sur toile [1862] par Jean Auguste Dominique Ingres, Paris, Musée du Louvre ; Vénus demandant à Vulcain des armes pour Enée, huile sur toile [1732] par François Boucher, Paris, Musée du Louvre ; Suzanne au bain, huile sur toile [1839] par Théodore Chassériau, Paris, Musée du Louvre ; Scène de guerre au Moyen Âge, huile sur toile [vers 1865] par Edgar Degas, Paris, Musée d'Orsay ; La Mort de Sardanapale, huile sur toile [1827] par Eugène Delacroix, Paris, Musée du Louvre ; Détails des tableaux Scène de guerre au Moyen Âge de Edgar Degas [Musée d'Orsay] et La Mort de Sardanapale de Eugène Delacroix [Musée du Louvre] ; Hercule et Omphale, huile sur toile [1724] par François Lemoyne, Paris, Musée du Louvre ; L'Origine du monde, huile sur toile [1866] par Gustave Courbet, Paris, Musée d'Orsay ; Olympia, huile sur toile [1863] par Edouard Manet, Paris, Musée d'Orsay ; La Chemise enlevée, huile sur toile [vers 1770] par Jean-Honoré Fragonard, Paris, Musée du Louvre ; Le Feu aux poudres, huile sur toile [avant 1778] par Jean-Honoré Fragonard, Paris, Musée du Louvre)
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commentaires
S
J'aime bien tes pseudos cours de philosophie débile... ;-) sur mon pessimisme... disons qu'il n'est en aucun cas tourné vers la société ou l'économie : il est évident, AMHA, que la civilisaion matérielle continuera à "progresser" pour le meilleur et pour le pire. Je ris beaucoup en entendant certains nous annoncer la fin du capitalisme à la première crise venue, ou la fin de l'humanité parce que le climat va se réchauffer de 3 ou 4°.En revanche, je reste un incurable pessimiste pour tout ce qui touche de la "nature humaine" : la connerie restera la valeur la mieux partagée, la haine, les fanatisme religieux et/ou politiques continueront à prospérer même dans un monde magnifiquement prospère, et les guerres, une fois éteintes sur terre, se transposeront quelque part autours de Mars ou de Ganymède. Je ne crois pas à un "progrès spirituel", ni culturel, et le pacifisme ou le règne du droit international seront toujours voués à l'erreur (AMHA) puisqu'ils reposent sur la négation de la dimension conflictuelle du politique.Sauron(Pour un monde meilleur : votez Cthulhu!)
L
et la justesse de mes vues m'importe moins que le fait qu'elles sont miennes ;-)Friedrich sort de ce corps !Non c'est vrai, tu as raison, il n'y a pas de position intenable, en fait je voulais voir si tu allais correctement me réfuter ;)Sinon je ne vois pas en quoi tu es "pessimiste"... Le terme recouvre quand même une acception assez serrée, qui inclut souvent la souffrance comme essence de la vie (le vieil Arthur), ou un cynisme, ou même fatalisme qui dénonce les illusions du progrès, de la civilisation, de la morale et de l'existence en général...Tu me semble plutôt optimiste ! Bon, je me trouve débile à faire ce pseudo-cours de philo, je retourne lire le compte-rendu de la République des blogs ;) 
S
Non : toute position est tenable si on lui consacre suffisamment de moyens le temps que les renforts arrivent (et la justesse de mes vues m'importe moins que le fait qu'elles sont miennes ;-)La preuve : ce que j'entends par mon pessimisme est que toute connaissance étant limitée, on ne peut "pré-voir" une situation qu'en usant de référents culturels, de réflexes induits par notre expérience, notre éducation, etc. La part de la liberté dans nos actions est donc, AMHA, inexistante si on associe liberté et rationnalité : Ce fut peut être le plus riche enseignement que je tirai de mes lectures des romans du XIXeme et de Nietzsche."la liberté" est pour moi liberté de faire ce que l'on a à faire, sans que ce que l'on a à faire soit le fruit d'une libre délibération appuyée sur la seule raison. En cela, je ne confonds pas rationnalité et liberté, bien au contraire. C'est justement le détachement radical des deux qui est à la base de mon "pessimisme" (qui n'est pas de la tristesse ou de l'abattement, bien au contraire : j'ai une totale confiance en la capacité de l'homme à créer une civilisation galactique ou à s'anéantir dans une holocauste nucléaire idiote, mais l'une ou l'autre de ces deux destinées seront issues de processus qui nous dépassent, même s'ils sont issus de nos actions).D'autre part, c'est précisément ce détachement qui fait notre richesse. Soumettre la liberté à un ersatz de rationnalité n'a jamais donné rien de bon ;-)Sur ce, ne me reste plus qu'à dire:Unissons nos forces dans la grande Croisade contre l'hérésie!Votez Cthulhu!Sauron
L
Il est au contraire basé sur la vision des choses selon laquelle nous ne sommes que les jouets de sentiments/forces qui nous dépassent et qu'il est vain de vouloir planifier quoi que ce soit (dans l'économie de notre vie comme de notre civilisation matérielle ou politique). Je pense que les idéaux sont une stricte nécessité sans laquelle nous ne serions que matière brute livrée aux aléas de forces que nous ne maitrisons pas (mais qui restent inaccessibles, et nous offrent simplement l'illusion -réelle néanmoins, en ce sens que nous y croyons- de pouvoir tenir la barre au dessus de ces forces).Salut tout le monde !Sauron : cette position est intenable. Je ne sais pas exactement ce que tu entends par "planifier", mais on peut au moins répondre que l'homme n'est pas un animal (sinon ce n'est plus "l'homme"), et qu'il dispose d'une capacité rationnelle minimale qui lui permet d'organiser et de pré-voir (dans une certaine mesure, il n'est pas Dieu) ses propres conditions d'existence (contrairement à l'animal).Mais ceci n'implique pas qu'il soit libre ! Je pense que tu confonds liberté et rationnalité; la seconde ne dépend pas de la première (cf Bergson par exemple).Bref, je ne sais pas pourquoi je parle de ça ici (si en fait, c'est pour ton message), je vais peut-être me faire pourfendeur de tous les hérétismes philosophiques désormais ! St Onfray priez pour moi.Je reviendrai.
L
Bon, je repasse un moment sur explorer afin, d'une part, de verser mon tribut du mois au génie de Paul Allen (dont tout le monde sait qu'il fut bridé par le commercial Bill Gates) et, d'autre part, de pouvoir me consacrer à un exercice qui m'est cher et que le méchant Godzilla m'interdit : citer les oeuvres des autres.Donc :"Mon cher Sauron, il faudra que tu apprennes parfois à laisser ton pessisme rigoureux et rationaliste au placard car même au second degré, on n'a parfois du mal à savoir ce que tu veux vraiment dire ;-)"Alors là, j'aimerai opposer un "niet" catégorique : autant mon pessimisme est rigoureux, intégral et sans compromission (nous sommes tous des violeurs-meurtriers-racistes-destructeurs de la nature compulsifs comme les théologiens de la repentance et/ou les écologistes aiment à nous le suggérer sans oser l'écrire), autant mon pessimiste n'a rien de rationaliste!Il est au contraire basé sur la vision des choses selon laquelle nous ne sommes que les jouets de sentiments/forces qui nous dépassent et qu'il est vain de vouloir planifier quoi que ce soit (dans l'économie de notre vie comme de notre civilisation matérielle ou politique). Je pense que les idéaux sont une stricte nécessité sans laquelle nous ne serions que matière brute livrée aux aléas de forces que nous ne maitrisons pas (mais qui restent inaccessibles, et nous offrent simplement l'illusion -réelle néanmoins, en ce sens que nous y croyons- de pouvoir tenir la barre au dessus de ces forces).Et c'est justement là (tu as trouvé la bonne transition), d'après le très bon bouquin que Philippe Mengue a consacré à l'identité des peuples, une des particularités de Sade, dont il dit que s'il " a tellement choqué en son siècle […], ce n’est pas par la description des scènes érotiques ou des supplices. Mais c’est parce qu’il attaquait à sa base l’humanisme nouveau qui se mettait en place. […] La thèse inadmissible que Sade génialement tirait du système spinoziste était que l’homme […] n’avait pas plus de droit sur cette terre qu’un moucheron. Fini le dogme de l’homme(-dieu), proche du divin, à son image. Son existence ne compte pour rien aux yeux de la nature, du Deus sive Natura. […] "Voilou. Pour m'avoir obligé à faire un horrible post au premier degrès, cher Dante, tu auras un gage.Je n'ai pas encore décidé lequel.Et ma machine s'achève.Mais quand je reviendrai, ce sera terrible!Sauron (j'espère que ça sera joli en times new roman 10)

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