Ainsi donc, c'est dans ce contexte politique d'alors, marqué tout particulièrement par la sempiternelle omniprésence de Sarkozy dans les médias - rien n'a évidemment changé aujourd'hui, de ce point de vue -, que je me suis rappelé d'une histoire... La « merveilleuse » histoire de Sarkozy-Gollum, qui a toute sa place dans le Légendaire de l'anti-sarkozysme.
Sans doute avez-vous au moins entendu parler du personnage littéraire de Gollum, l'anti-héros des romans de fantasy de J.R.R. Tolkien, The Hobbit (Bilbo le Hobbit ; 1937) et The Lord of the Rings (Le Seigneur des Anneaux ; 1954-1955), ce dernier ayant fait l'objet d'une adaptation cinématographique particulièrement remarquée, réalisée par le Néo-Zélandais Peter Jackson, et sortie sur les écrans entre 2001 et 2003... Gollum, anciennement connu sous le nom de Sméagol, est, rappelons-le tout de même, un petit être sombre et schizophrène, obsédé par l'Anneau Unique, le Maître Anneau, l'anneau de pouvoir que Bilbo lui a pris dans les grottes des Monts Brumeux, et qu'il ne cesse depuis de rechercher, à travers la Terre du Milieu, étant près à tout pour le récupérer, jusqu'à ce que son "précieux" anneau soit finalement anéanti, avec lui, dans la lave du volcan Orodruin...
Pensant alors, peut-être un peu naïvement, que l'Espace Libre de discussion de mon forum littéraire habituel n'était pas forcément le plus mal indiqué pour évoquer cette histoire de Sarkozy-Gollum, créature désirant le pouvoir de façon aussi obsessionnelle que le Gollum original désire son Anneau, sachant qu'elle était déjà connue de plusieurs amis membres du forum, je me suis décidé à franchir le pas, même si je sais qu'il est toujours un peu délicat d'aborder le domaine politique dans les forums sur Internet qui n'y sont pas à priori consacrés. Cela, en tout cas, ne partait pas d'une mauvaise intention, ou de la moindre volonté de provoquer quiquonque. Pourtant, mon initiative a suscité des contestations, à mes yeux faussement apolitiques, et une prise de becs d'autant plus désagréable qu'elle a eu pour cause des réactions que j'estime encore aujourd'hui quelque peu excessives... Précisons tout de suite que l'idée d'associer Sarkozy et Gollum n'est pas de moi. Cette histoire est, en effet, librement inspirée d'une séquence des « Guignols de l'Info », diffusée sur Canal+ en septembre 2004. Il s'agissait peut-être alors d'une rediffusion, ladite séquence ayant apparemment été réalisée à une époque où il était encore de bon ton de parodier l'adaptation cinématographique du Lord of the Rings par Peter Jackson - la troisième et dernière partie de cette adaptation étant mondialement sortie en salles en décembre 2003. Depuis quelques années, et notamment depuis les changements intervenus dans l'équipe d'auteurs entre 1996 et 1999, le niveau des « Guignols de l'Info » a quelque peu baissé, et leur humour est devenu, par moments, d'une lourdeur, d'une nullité, d'un mauvais goût, d'une méchanceté, et d'une démagogie certains, mais cette fois-là, j'avoue avoir trouvé très amusante cette séquence parodique, présentée sur fond de musique composée par Howard Shore pour les films de Jackson. Librement inspirée donc de cette séquence télévisée, retranscrite à ma façon, cette histoire n'aurait pas dû susciter de remous outre mesure... Je la republie donc, cette fois-ci dans un blog tout à fait approprié, et dans une version revue et corrigée suite à la redécouverte de la séquence originale diffusée sous forme de vidéos en ligne.
La « merveilleuse » histoire de Sarkozy-Gollum
Il était une fois... un Président de la République française qui s'appelait Jacques Chirac, élu en 1995 sur fond de « fracture sociale », et facilement réélu, en 2002, face à un « menhir » raciste et xénophobe aussi connu sous le nom de Le Pen... Ce Président de droite, que certains surnommaient « Jacques Chirouette » de manière à résumer au mieux son action politique, avait été trahi pendant la campagne électorale présidentielle de 1994-1995, par un certain nombre de ses amis politiques, au profit de son concurrent, un « ami de trente ans », le Premier ministre de l'époque, Edouard Balladur dit « Doudou ». La trahison la plus remarquée (et la plus mal digérée, si tant est qu'elle l'ai jamais été) fut alors celle du jeune maire de Neuilly et ministre du Budget, jusque-là bien en cour chez les Chirac, qui s'appelait Nicolas Sarkozy de Nagy-Bocsa (actuellement, pour l'heure, ambitieux ministre d'Etat et ministre de l'Intérieur, en attendant mieux [pour lui sans doute, mais pas pour le pays], et considéré depuis cette époque, par le vieux Président, comme étant une sorte d'affreux petit nabot désirant ardemment lui prendre sa place, par tous les moyens)...
Comment décrire cet être ? Disons qu'il s'agissait d'une «créature petite et visqueuse» aux membres longs et minces, se déplaçant comme un chat, un être «aussi ténébreux que les ténèbres, à l'exception de deux grands yeux pâles et ronds [...] semblables à des lampes». On pouvait, en étant attentif, observer cette créature, déambulant la nuit dans Paris, non loin de sa tanière de la place Beauvau, en train d'attraper, avec ses longs doigts, les petits animaux qui s'aventuraient un peu trop prêt de son domicile. En général toutefois, les observateurs n'affirmaient voir, à chaque fois, qu' «une petite forme noire» se mouvant sur le pavé parisien, certains réussissant parfois à entr'apercevoir, au sommet de cette forme, « deux petites lueurs pâles, ses yeux qui clignaient un instant vers la Lune et se cachaient vite de nouveau derrière les paupières.»
Sarkozy : « Où est-il ? Où est-il ? Où est mon prrrrécieux ? Nous le voulons ! Il est à nous ! »
Soudain, comme il passait devant le canapé où Chirac, dans son sommeil, marmonnait des morceaux de phrases à peu près incompréhensibles, son regard scrutateur tomba sur une grand placard aux grandes portes vernies, qui apparaissait dans un coin, tout près de là. Il était entrouvert. La créature rampa en silence vers ledit placard, s'accroupit devant, et écartant avec précaution les portes, sans faire grincer leurs gonds, constata qu'il s'agissait d'une penderie : tous les costumes du Président, semblait-il, y étaient rangés. Sarkozy touchait au but ! Au milieu des vestes, des chemises, des pantalons, se trouvait, bien en évidence, le costume officiel du chef de l'Etat avec le grand collier étincelant. Les yeux avides de la créature brillèrent d'un feu ardent...
Mais comme il tendait, en tremblant, sa main droite vers le costume, son esprit fut tout à coup tiraillé, ainsi que cela lui arrivait souvent, par ses deux personnalités...
Sarko-Sméagol (chuchotant): « Non ! non-non-non... non-non-non... »
Sarko-Gollum (chuchotant plus fort) : « Si ! Il est à nous ! Nous l'avons attendu depuis trop longtemps ! »
Sarko-Sméagol : « Non, non ! Il ne faut pas ! Il ne faut pas ! Attendons 2007 ! »
Sarko-Sméagol : « Non, non-non ! Il ne faut pas ! Il nous fait confiance ! Il nous soutient ! Il suffit d'attendre ! Trois petites années, et le précieux sera à nous ! »
Sarko-Gollum : « Non ! Non ! Prends le précieux maintenant ! Le prrrécieux est à nous ! Le vieux nous l'a volé ! C'est un méchant ! Il faut l'éliminer ! Pour avoir le précieux maintenant ! »
Sarko-Gollum : « Non ! Non ! Prends-le maintenant ! Nous le méritons ! Le pouvoir, c'est maintenant ! Il est à nous ! Nous n'allons pas attendre trois ans de plus ! Non ! A nous ! Il est à nous ! Mon prrrrrrrécieux ! »
Chirac : « Celui-là, il faudra le surveiller : il est plus rapide que Balladur ! »
Sans doute est-ce faire un peu trop d'honneur à Sarkozy que de l'associer, même le temps d'une histoire amusante, à un personnage littéraire aussi tourmenté et complexe que celui de Gollum. Certains sont toutefois allé plus loin, en associant étroitement, dans une image animée le visage de Sarkozy et celui de Gollum tel qu'il apparaît dans les films de Peter Jackson. Honnêtement, on dirait un film d'horreur...
- http://www.youtube.com/watch?v=ev8ov-xG5vg&NR
- http://www.youtube.com/watch?v=gIwZgyMSFP0
Hyarion.
P.S.: petite mise à contribution de J.R.R. Tolkien à l’histoire de Sarkozy-Gollum racontée plus haut, les citations, qui apparaissent en italique dans le récit, sont extraites du chapitre V (« Enigmes dans l’obscurité ») de Bilbo le hobbit (The Hobbit), et du livre IV (chapitre premier) de la deuxième partie (« Les Deux Tours ») du Seigneur des Anneaux (The Lord of the Rings).